#POLITIQUE / TCHAD A FEU ET A SANG : QUAND LES CONFLITS RONGENT LA COHESION NATIONALE

BLOG35 minutes ago

Le Tchad traverse une période critique, marquée par une montée vertigineuse de l’insécurité. Les conflits intercommunautaires, notamment entre éleveurs et agriculteurs, plongent des régions entières dans le chaos. Ces violences, aux conséquences humaines et économiques dramatiques, soulèvent de nombreuses interrogations sur la capacité de l’État à restaurer la paix et à préserver l’unité nationale.

Au fil des mois, les affrontements sanglants se sont multipliés dans plusieurs provinces, ébranlant profondément le tissu social et menaçant les fondements même de la paix civile. Ces violences provoquent des déplacements massifs de populations, exacerbant les crises humanitaires et augmentant la vulnérabilité de communautés déjà fragilisées par la conjoncture économique et sociale. D’avril à juin 2025, près de 70 morts ont été recensés. Mandakao a déploré environ 35 décès en mai, tandis que les récentes tragédies de Molou (16 morts, 14 blessés) et d’Oregomel, dans le Mayo-Kebbi Ouest (18 morts), illustrent l’ampleur du drame.

Ces conflits, présentés comme communautaires, dissimulent en réalité des enjeux bien plus profonds : prolifération des armes, faiblesse de l’autorité administrative, et instabilité politique chronique. Malgré les efforts de l’État, les opérations sécuritaires, pourtant dotées de budgets colossaux, peinent à endiguer l’hémorragie. Abandonnées à elles-mêmes, les populations vivent dans la peur, tandis que les tensions entre communautés s’intensifient.

Lors d’une réunion d’urgence, le chef de l’État a reconnu l’incapacité de certains responsables administratifs et sécuritaires à contenir la situation. Il a brandi la menace de sanctions et promis de confier la gestion de la sécurité à des personnes jugées aptes à rétablir l’ordre.

Alors que la saison des pluies s’installe et que débute la campagne agricole, cette insécurité persistante menace de compromettre la production vivrière et, par ricochet, d’aggraver une crise économique et alimentaire latente. Face à cette situation alarmante, le temps des discours est révolu. Il est urgent d’identifier en amont les responsabilités dans les affrontements éleveurs-agriculteurs, afin de rétablir le respect des accords de transhumance qui ont longtemps permis une coexistence pacifique entre les deux communautés.

Des actions concrètes, courageuses et impartiales s’imposent pour restaurer la paix, protéger les citoyens et préserver l’avenir du pays.

 Alphonsine MADJILEM

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